La semaine dernière, je te parlais des raisons pour lesquelles mon conjoint et moi-même avions pris la décision de chercher un autre établissement scolaire pour notre fille.
Pour nous aider à décider entre « rester ou changer », nous avons écrit sur une feuille ce que nous désirions d’une école et ce que nous ne voulions plus y rencontrer. Nous avons aussi pris conscience de tout ce que notre fille perdrait en changeant d’établissement scolaire. Si tu veux lire l’article avant de commencer celui-ci, c’est ici que ça se passe.
La décision du changement prise, nous devions partir à la recherche d’un autre établissement. Voici comment nous avons procédé.
Partir à la recherche d’autres écoles
Au regard de l’attitude de notre fille vis à vis de l’équipe pédagogique de son école, nous désirions fortement qu’elle change d’établissement scolaire. Mais quelles options avions-nous ?
– l’instruction en famille
– l’école publique de secteur
– une autre école privée
Ce sont ces 3 options que nous avons évaluées.
L’instruction en famille
Depuis septembre 2019, l’instruction est obligatoire dès 3 ans . Je profite de ce paragraphe pour te préciser que c’est bien l’instruction qui est obligatoire, et non l’école comme encore beaucoup de gens le croient (voire aiment le faire croire aux parents).
Au fond de moi, j’ai toujours été admirative de celles et ceux qui pratiquent l’instruction en famille. L’IEF est quelque-chose pour lequel j’aimerai avoir le savoir et le savoir-être surtout. Malheureusement, je ne m’en sens pas capable actuellement.
D’une part car la patience n’est pas innée chez moi, la rigueur et la créativité non plus. Mais aussi car ma fille n’a pas de fratrie avec qui se confronter au quotidien, et qu’elle adore voir ses camarades d’école et les autres enfants en général. Et organiser des visites ludiques toutes les semaines, je ne m’en sens pas le courage.
Par conséquent, je pense que m’occuper de son instruction, du moins à son âge (elle va sur ses 4 ans), pourrait plus nuire à ses apprentissages et à nos relations qu’autre chose.
Je te l’avoue aussi, après plus de 3 ans et demi à être exclusivement mère, je ressens un énorme besoin de me resocialiser et d’avoir d’autres sujets de conversation qu’elle. J’ai toujours eu le cerveau en ébullition et ne plus planifier de stratégies salariales / entrepreneuriales, ou ne pas avoir le temps et l’énergie de les mettre en œuvre (Merci covid 19 ! ) m’a beaucoup pesé cette année. J’imagine que je ne suis pas la seule mère au foyer qui se trouve dans ce cas 😉
C’est la raison pour laquelle, même si le concept de l’instruction en famille me séduit fortement, la perspective de devoir l’endosser quotidiennement (son papa travaillant toute la semaine en horaire de bureau) m’apparaît comme une tâche trop lourde pour mes épaules actuellement.
Quelles autres solutions pouvions-nous envisager ?
L’école publique de secteur
Tous simplement l’école de secteur !
Je connais des mères de mon quartier dont les enfants ont été scolarisés dans l’ école maternelle publique de secteur et j’ai eu autant de bons comme de mauvais retours. Mais si tu as lu mon article concernant la bienveillance au sein des activités extra scolaires , j’aime bien me faire mon propre avis.
Avant sa rentrée en petite section, j’avais fait une pré-inscription dans notre école de secteur. J’ai tout d’abord été reçue par la directrice de l’école avec ma fille. Cette dame m’a vraiment semblée compétente et à l’aise avec les enfants. J’ai profité du rendez-vous pour lui expliquer comment son papa et moi élevions notre fille, en essayant de la guider au mieux sans exercer de rapport de force, et que nous désirions vraiment qu’il y ait cette continuité à l’école.
En effet, avoir une maîtresse disons « traditionnelle» aurait été difficile pour tout le monde : pour ma fille qui aurait résisté à ce type de commandement vertical, pour la maîtresse qui aurait vu que le rapport de force ne fonctionne pas avec ma fille, et pour nous parents qui aurions été en total désaccord avec la méthode pédagogique employée.
Sachant que des maîtresses alternatives professaient dans cet établissement, j’ai demandé à ce que ma fille soit dans la classe de l’une d’elles. A ce moment précis, vous lectrices de ce blog pensez sûrement: elle est vraiment naïve celle -là ? Et oui, avec cette demande, je me confrontais au mammouth administratif de l’éducation nationale. La directrice me répondit alors qu’elle ne pouvait rien me garantir. J’osais alors un « A quelle date je connaîtrais le nom de sa maîtresse ». Ce à quoi elle répondit « Le jour de la rentrée ».
Puis nous avions par la suite reçu un courrier nous invitant à une réunion d’information au cours de laquelle les parents des futurs nouveaux élèves étaient conviés. A l’ordre de la réunion, explication des démarches administratives à réaliser, récit de la vie à l’école et présentation des maîtresses présentes ce jour là. Par rapport à l’entretien avec la directrice, j’ai tout de suite pu visualiser celles avec qui ça aurait pu le faire et celles avec qui ça ne l’aurait pas fait du tout.
Comme je ne voulais pas jouer au loto pour la première année de ma fille, nous avons alors décidé de nous diriger vers une école privée où toutes les enseignantes pratiquaient les classes mélangées et une pédagogie alternative basée sur les besoins exprimés par l’enfant.
Donc pour cette nouvelle année de moyenne section, le problème du loto se serait reposé. Nous avons donc cherché s’il existait d’autres solutions.
Une autre école privée
L’unique option restante était de trouver une autre structure privée. Nous avons répertorié ce qui était proposé dans notre quartier, le temps de marche étant un critère important à cet âge là.
les écoles Montessori
Tu te doutes bien que j’avais pensé dès la première année de maternelle à inscrire notre fille dans une école Montessori. Malheureusement, je me suis heurté à plusieurs problèmes :
– un tarif élevé
Je ne dis pas que c’est cher car ce type d’école doit prendre en charge l’ensemble de ses frais. Un élève du public a le même coût pour l’État. En revanche, comme ces écoles sont hors contrats, elles ne sont en rien subventionnées par l’État. Ce sont les seules cotisations des parents qui paient tout. Comptez 600€ en moyenne par mois. Étant plutôt minimalistes, non fumeurs et sans voiture, nous aurions pu nous le permettre en surveillant notre budget mais dans ce type d’école, il semble qu’il faille s’y prendre bien en avance, voire enceinte, pour pouvoir y décrocher une place.
– l’astuce du pré-school
Là, je vais sûrement t’apprendre quelque-chose ! Comme ces structures doivent, comme toute entreprise privée, subvenir à l’ensemble de ses charges, autant diviser au mieux les charges fixes ( local en occurrence…) . C’est là qu’apparaît dans de nombreuses écoles Montessori le pré-school.
Mais qu’est-ce donc que le pré-school ? Et bien pour être sûre de chez sûre d’avoir une place dans ce type d’école pour la rentrée en petite section de ton enfant, au lieu de lui faire continuer son mode de garde habituel (toi, sa nounou, sa crèche ou autre), tu vas l’inscrire en pré-school. A 600€ par mois. Ce qui fait qu’il reste très peu, voire aucune place pour des nouveaux inscrits en petite, moyenne ou grande section.
– le risque d’un potentiel reconfinement
Pour moi, l’avantage d’une école Montessori réside principalement en la compétence des éducateurs diplômés par un centre de formation Montessori reconnu ( AMI, CFMF, ISMM…) et la richesse du matériel pédagogique dédié aux ateliers autonomes.
N’ayons pas honte de dire non plus que quand nos enfants vont à l’école, cela permet aussi qu’ils soient gardés et que l’on puisse aller travailler.
Comme je suis une grande bavarde et que mon lieu de squat préféré sont les squares et les parcs, je connais quelques parents qui ont leurs enfants en école Montessori. Et bien, je te le donne en 1000, comme les écoles Montessori ne sont en rien subventionnées par l’État, le compte bancaire des ces parents s’appauvrissait de 600€ chaque mois, pendant le confinement, alors qu’ils devaient garder leur enfant à la maison.
Et ça, c’est un risque que je ne veux (et peux) pas prendre.
Exit donc l’option école Montessori.
Que nous reste-t-il comme solution ?
Une autre école privée sous contrat
Notre fille a été scolarisée dans pour sa première année de maternelle dans une école privée sous contrat. La particularité de cette école était qu’elle mélangeait les 3 sections au sein d’une même classe et qu’elle proposait de nombreux atelier autonomes en plus des temps de regroupement (histoire, comptines, récit de la vie du quotidien…).
C’est peut-être bête, mais ayant eu une mauvaise expérience avec cette école, le fait de continuer la scolarité de notre fille dans une autre école privée sous contrat ne nous a pas effleuré l’esprit. C’était sûrement une option à évaluer, mais nous ne l’avons pas du tout prise en compte.
Avec le recul, je pense que nous avions alors une image autoritaire et fermée de ce type d’établissement. En parallèle, nous avions aussi fondé nos espoirs dans un autre type d’établissement.
Les jardins d’enfants pédagogiques
Étant sans emploi depuis la naissance de ma fille, j’ai écumé avec elle toutes sortes de lieux d’accueil pour parents et enfants (Laep, maison vertes et j’en passe). J’ai donc eu l’opportunité de parler avec de nombreuses professionnelles de l’enfance, dont les fameuses éducatrices de jeunes enfants. Il existe aussi des éducateurs mais je n’ai pour le moment connu que des femmes.
C’est alors qu’elles m’ont parlé d’une structure spécifique, accueillant les enfants de 2 à 6 ans, qui enseigne le programme d’école maternelle tout en respectant au mieux le développement global de l’enfant. Je t’ invite à lire cet article du site des pros de la petite enfance pour mieux comprendre le fonctionnement des jardins d’enfants pédagogiques. N’oublie pas de revenir ici ensuite pour le reste de l’histoire 🙂
Il y avait en janvier une journée portes ouvertes pour présenter les jardins d’enfants pédagogiques. Je m’y suis donc rendue avec ma fille et ai tout de suite été enchantée par ce que j’entendais. Dans ce type de structures, les professionnelles parlent d’enfants et non d’élèves. Les parents d’enfants déjà scolarisés dans la structure qui étaient présents lors de cette matinée n’ont pas tari d’éloges sur des notions qui me sont chères. Tous citaient la bienveillance des éducatrices, le respect de l’enfant dans son individualité et de ses besoins physiologiques.
La confrontation des différentes options possibles
Avec le papa de ma fille, nous avons confronté les options disponibles pour cette nouvelle rentrée et avons mis en haut de notre liste le jardin d’enfant. Suivait ensuite l’école de secteur si aucune place n’était disponible dans ce type de structure.
A cause du Covid 19, les attributions de place étaient gelées et nous n’avons su que fin juin que nous avions une place pour le jardin d’enfant. Quel soulagement ! Surtout que lors du rendez-vous avec la directrice, notre fille voulait rester là-bas manger à la cantine, mais pour tout ce qui concerne son intégration, je te le raconterai la semaine prochaine !
J’oubliai. Il faut savoir que le jardin pédagogique est payant, mais les frais sont bien moindres que ceux à débourser dans une école Montessori ou une école privée sous contrat car ils dépendent du quotient familial. N’ayant pas perçu d’allocation familiales pour ma fille, mon quotient n’est plus à jour, mais je sais déjà que je gagne 30 % sur le prix de la cantine par rapport à son ancien établissement privé. Il y a 10 tranches tarifaires et certaines familles paient moins de 10 euros par mois pour la scolarité de leur enfant. C’est donc une école privée réellement ouverte à tous.
Mon unique conseil
Si je devais résumer la manière dont nous avons procédé pour établir notre panel de solutions alternatives pour cette nouvelle rentrée, je te conseillerai une chose : sois proactive.
Appelle la mairie de ta ville, rends-toi dans les structures pour enfants et parents, rends-toi aux portes ouvertes des structures et surtout, surtout, surtout, parle aux parents dans les parcs. Demande-leur comment cela se passe concrètement dans l’école de leur enfant afin qu’ils t’expliquent les routines et méthodes qui sont mises en place là-bas.
N’hésite pas non plus à voir par toi-même en te rendant à une sortie des cours d’un établissement que tu vises pour y rencontrer des parents d’enfants scolarisés et parle-leur. Au pire, ils n’auront pas le temps mais au mieux tu dégotera de supers infos !
Revêt ta bonne humeur et ton plus beau sourire et deviens la meilleure bavarde qui soit pour récupérer les infos dont tu as besoin. Avec elles, tu pourra prendre ta décision, en pleine connaissance de cause.
J’espère que ce deuxième billet sur comment organiser un changement d’école pour ton enfant t’aura donné de nouvelles pistes et t’aidera dans tes démarches.
La semaine prochaine, je te parlerai des actions que nous avons mises en place pour faciliter l’intégration de notre fille dans sa nouvelle école.
En attendant, n’hésites pas à me dire ce que tu penses de notre panel de solutions alternatives en commentaire !