La parentalité créative

C’est avec un immense plaisir que j’écris aujourd’hui la chronique du livre « la parentalité créative : guide dessiné de la naissance à 6 ans » de Catherine Dumonteil Kremer et de Lise Desportes.

J’espère, avec cet article, te donner de multiples informations pertinentes sur son contenu qui t’aideront à l’apprécier à sa juste valeur.

Allez, c’est parti !

L’auteure

Commençons par l’auteure, Catherine Dumonteil Kremer.

Si tu ne le sais pas encore, j’adore cette dame ! Elle fait littéralement partie de mes mentors préférés au sujet de la parentalité positive. D’ailleurs, n’oublie pas d’aller lire mon article sur les auteurs parentalité au naturel quand tu aura fini cet article, je parle d’elle et d’un autre livre qu’elle a écrit qui m’a beaucoup apporté.

 

Car oui, lis bien cette chronique de livre en entier

parce qu’il y a une super surprise dedans !

 

Le moins que l’on puisse dire est que Catherine est une militante de la parentalité bienveillante. En plus d’être auteure de nombreux livres sur une éducation respectueuse des enfants, elle a créé la journée internationale de la non violence éducative, un magazine sur la parentalité créative et contribué à la création de l’OVEO, l’observatoire des violences éducatives ordinaires. Rien que ça 😉

Donc merci à toi Catherine d’exister, vraiment, car tu es la petite lumière qui brille dans l’obscurité pour beaucoup de parents.

L’illustratrice

Passons à Lise Desportes maintenant.

Grâce à ce livre, j’ai découvert une illustratrice que je ne connaissais pas. Bon, je te l’avoue, j’en connais vraiment peu d’illustrateurs et d’illustratrices. La faute à mon coté artistique peu développé sans doute…

Donc j’ai googlé le nom de cette artiste encore méconnue pour moi et j’ai découvert plein de belles choses sur elle. Alors en vrac : elle s’est reconvertie en illustratrice après avoir été architecte, elle est maman de 2 enfants, elle affectionne particulièrement l’éducation bienveillante et a même pratiqué l’IEF avec ses enfants. Elle en a d’ailleurs fait un livre ! D’ailleurs Lise, si tu me lis, contacte moi pour une chronique, ce sera avec plaisir 😉

Allez, après ma découverte de l’illustratrice Lise Desportes et mon coming-out pour l’affection sincère que j’éprouve envers Catherine, je te donne mon avis sur leur dernier livre.

 

Quel type de livre est «  La parentalité créative » ?

« La parentalité créative : guide dessiné de la naissance à 6 ans » se présente sous la forme d’un livre amplement illustré. Comme la majeure partie des textes est de la narration,  je ne classe pas ce livre rempli de dessins dans la catégorie des BD mais il s’en rapproche.

Via ces textes narratifs, on devine aisément que c’est Catherine qui nous parle et nous explique les concepts de la parentalité créative. On retrouve aussi par ci par là, des bulles de texte qui retranscrivent des dialogues ou des pensées d’enfants et de parents lors de scènes de vie du quotidien auxquelles chaque parent est un jour ou l’autre confronté.

Le livre est divisé en 6 chapitres, qui sont autant de moments importants dans la vie d’un parent : le temps de la grossesse, les 9 premiers mois / 1 an, les 2 / 3 ans du bébé, l’enfant entre 3 et 6 ans, les petits et grands bouleversements dans la vie d’un enfant et enfin les conseils et astuces pour vivre harmonieusement ensemble.

Les textes sont simples avec un concept unique par page ou double page. Quant aux illustrations, elles représentent parfaitement bien les situations ou les émotions évoqués dans ces mêmes pages.

 

A qui s’adresse le livre « la parentalité créative » ?

Ce livre s’adresse principalement à tous les parents d’enfants de la naissance à 6 ans, comme l’indique son titre, mais aussi les femmes enceintes et les futurs papas.

Si on considère un public plus large, je dirai que ce livre est totalement adapté à des futurs grands-parents pour qui la parentalité dite bienveillante, positive, consciente ou créative est un concept plutôt flou et considéré par nombre d’entre eux comme « à la mode ». Leur offrir ce livre peut être le moyen d’initier une explication en douceur sur comment les parents de leur petit enfant (qui ne sont autre que leur propre enfant et leur beau fils/fille) désirent élever leur bambin.

Et si on va encore plus loin, je pense que toutes les personnes qui travaillent avec des enfants de 0 à 6 ans ont tout intérêt à y plonger leur nez dedans. Je pense notamment aux sages femmes, aux infirmières puéricultrices, aux pédiatres (n’hésitez pas lire à mon article tiré de mon vécu «  Mentir à son pédiatre ? » ), au personnel de crèche, aux assistantes maternelles et aux auxiliaires parentales, aux professeurs d’école maternelle, aux Atsem, aux éducatrices de jeunes enfants, au personnel d’encadrement de centre de loisirs et même si ma liste est déjà bien fournie, je pense que j’en oublie encore.

Pourquoi ai-je cité ces personnes qui travaillent avec les enfants ? Elles sont normalement suffisamment qualifiées pour s’occuper d’eux correctement , non?
Parce que, même si j’ai pu rencontrer des personnes merveilleuses parmi elles, j’ai aussi malheureusement remarqué, à maintes reprises, durant mes 4 années de rôle de maman, beaucoup d’autres qui sont encore bourrées de préjugés sur les enfants. Et cela les conduit à avoir des comportements réellement inappropriés avec les enfants qui peuvent avoir des effets négatifs sur eux.

 

la parentalité créative 3
Extrait du livre “la parentalité créative”

 

C’est donc un livre que j’offrirai avec joie à la prof de danse autoritaire, à l’institutrice qui punit ses élèves, à l’Atsem qui force les besoins physiologiques de l’enfant, à la pédiatre qui culpabilise insidieusement la maman qui allaite au-delà de 6 mois et qui pratique le cododo avec son enfant… J’arrête là sinon, je vais devoir puiser dans mon livret A 😉

Même si je pense que la plupart de ces personnes pensent faire ça « pour le bien » des enfants, c’est malheureusement tout l’inverse qui se produit. J’espère que certaines d’entre elles pourraient grâce à ce livre remettre en question leur idées reçues et leurs agissements. L’ouverture d’esprit est parfois à portée de mains grâce à de merveilleux bouquins et celui-là en fait clairement parti.

 

Les points forts du texte

Le gros point fort du livre est à mon sens sa facilité de lecture. C’est un super livre d’entrée dans une parentalité alternative. Personnellement, je l’ai dévoré en une soirée. L’énorme expérience de Catherine au sujet de la parentalité créative permet aux textes d’être fluides et d’aller droit au but pour chacun des sujets évoqués.

Même si je suis assez familière avec la parentalité bienveillante, j’ai appris de nouvelles choses grâce à ce livre comme le fait qu’ une mère adoptante pouvait lancer une petite lactation naturelle en mettant son bébé au sein ou le fait que c’était l’enfant qui agressait son frère ou sa sœur qui au final souffrait le plus, et d’autres choses encore.

Au delà de ces découvertes, ce que j’ai réellement apprécié est que je me suis sentie rassurée dans mes choix hors normes (sociétales) et comme quoi ils étaient tout à fait normaux (du point du vue de la nature). J’ai donc été confortée dans mes décisions d’allaiter longtemps (+ de 3 ans) , de pratiquer le cododo et d’accompagner chaque soir, à tour de rôle avec son papa, mon enfant vers le sommeil.

Au delà du volet informatif du livre, j’ai beaucoup aimé les conclusions pratiques de certains chapitres. Avec « Alors que faire ? » Catherine nous indique des agissement possibles à mettre en place au regard de situations complexes vécues avec nos enfants. Et ça , on prend sans hésiter !

En lisant « la parentalité créative », j’ai aussi particulièrement apprécié que Catherine nous invite à nous poser des questions sur nous-mêmes. Quelle a été notre propre enfance ? Quels étaient les qualités et les défauts de nous nos parents quand nous étions enfants  ? Quels messages d’amour nous ont-ils transmis pendant cette période de notre vie?

Toutes ces questions permettent une introspection que le lecteur pourra faire sur lui, sans aucun jugement extérieur. Grâce à cela, il comprendra pourquoi il ressent telles émotions, pourquoi il agit d’une certaine manière avec son enfant.

Un autre pépite du livre se trouve à la fin de chacun des 6 chapitres. Ce sont des exemples de phrases que l’on peut dire à notre enfant pour lui montrer notre amour. Cette idée est vraiment super car, même si nos parents nous aimaient, beaucoup d’entre nous n’avons pas été habitués à entendre des mots d’amour de leur part. N’ayant pas expérimenté ces moments de confessions sans filtre, il nous est alors plus difficile d’exprimer nos émotions et nos sentiments envers notre enfant. Car il est difficile de donner ce que l’on n’a pas reçu, ces phrases pourront nous y aider.

Comme tu peux le voir, ce livre est aussi bien informatif, que bourré de conseils pratiques. En plus, il t’invite à te connecter à tes émotions et à te questionner sur ton vécu d’enfant pour ne pas reproduire inconsciemment les manquements de tes parents.

Bref, ce livre est  un cocktail d’ingrédients idéal pour t’aider à vivre une parentalité épanouie et respectueuse de ton enfant .

 

Les points forts des illustrations

D’un point de vue graphique, les illustrations du livre « la parentalité créative » sont plutôt simples (peu de coups de crayon, pas de reliefs ou d’ombres…) . Personnellement, je trouve que cela est un réel avantage pour ce livre qui se veut concret et informatif sur le sujet de la parentalité créative. Ça colle parfaitement avec le style d’écriture du texte de l’auteure.

Même si les dessins sont simples, il n’en sont pas moins représentatifs. Lise arrive à dessiner à merveille les différentes émotions de l’être humain ( joie, peur, étonnement, tristesse, colère, dégoût) mais encore des sentiments plus subtils comme le questionnement, la plénitude, l’épuisement, la détresse…

Mis à part les dessins en eux-mêmes, il y a une chose que j’ai réellement apprécié dans la représentation visuelle des parents et des enfants. C’est le fait que les illustrations ne mentent pas.

Lise ne nous vend pas une version édulcorée de l’enfant, de la grossesse ou de la maternité. Elle n’a pas hésité à dessiner la réalité des jeunes parents : un corps de femme ayant à peine accouché avec des vergetures et des kilos de grossesse, des jeunes parents avec des yeux cernés, des femmes qui ne sont pas parfaitement épilées mais aussi un parent rempli d’amour qui regarde tout simplement son bébé… Tout comme la réalité des jeunes enfants : un bébé très souvent au sein ou porté, des jeunes enfants qui vivent à fond leurs émotions pouvant passer d’une joie immense à une colère sans nom.

Et franchement, ça fait du bien de voir ce type de dessins. Donc un grand merci à toi Lise d’avoir osé crayonner la réalité de la vie d’une femme enceinte ou de jeunes parents.

Je n’ai nul doute que ces dessins joueront leur rôle et rassureront les parents sur le caractère « normal » de l’intensité de la période de la petite enfance. Car oui, crions le haut et fort, nous vivons toutes et tous ces périodes ! Personnellement, je pense que j’ai du m’épiler à nouveau les jambes à l’approche de l’été, soit bien 6 mois après la naissance de ma fille. Et je peux te dire que c’était bien le cadet de mes soucis ( Not on the To Do list 🙂 )

Les points d’amélioration du livre

Comme j’ai vraiment adoré ce livre, j’ai du chercher un peu pour trouver des points d’amélioration. Mais comme je fais une chronique, je dois aussi bien vous dire les choses que j’ai aimé que celles qui pourraient être améliorées. Lors d’une prochaine édition du livre peut être ?

Personnellement, cela fait un peu plus de 5 ans que je m’intéresse grandement à la parentalité bienveillante. Donc je suis habituée au vocabulaire employé dans ce domaine. En lisant le livre, je me suis néanmoins mise dans la peau d’une personne qui n’y connaît rien ou vraiment pas grand-chose, et même si les thèmes sont abordées plutôt simplement, il y a tout de même quelques mots de jargon qui méritent une explication plus détaillée.

Dans le livre, on rencontre les termes relatifs à la théorie de l’attachement comme “figure d’attachement principal” ou “attachement sécurisant” par exemple. On peut aussi lire le terme de “violence éducative ordinaire”. Beaucoup de personnes ne savent tout simplement pas ce que c’est. Il y a bien un chapitre dédié à la théorie de l’attachement mais il arrive après l’évocation de ces termes.

Or, la rencontre de ces termes inconnus pourrait peut-être décourager les personnes qui ne lisent jamais, se sentant peut-être dépassées par tant de nouveautés.

A mon avis, un petit lexique des notions régulièrement évoquées en parentalité créative en fin de livre aurait été le bienvenu pour compléter ce guide dessiné. A l’aide d’une petite astérisque après chaque mot compliqué, le lecteur pourrait alors se référer directement à ce lexique, puis reprendre sa lecture en comprenant totalement le concept évoqué.

Après cela, j’ai parcouru à nouveau le livre pendant une bonne demi heure, mais non, pour moi, c’est le seul point d’amélioration que je vois.

Acheter ou pas le livre « la parentalité créative » ?

Pour soi-même ou pour offrir, ce livre est vraiment une super porte d’entrée dans la parentalité consciente pour les futurs parents, grands-parents ou les professionnels de l’enfance un peu trop « tradi » qui ont un grand besoin de dépoussiérer leurs connaissances sur le sujet.

Personnellement, j’invite les futures mamans à le mettre dans leur liste de naissance ou à se le procurer elles -mêmes en amont pour pouvoir apprendre plein de choses en lisant le chapitre sur la grossesse. Savoir à quoi s’attendre après la naissance permettra aussi de relativiser de nombreuses situations.

Ce livre est aussi parfaitement adapté à des parents d’enfants ayant entre 0 et 6 ans, qui ne sont pas habitués à lire des livres standards sur la parentalité et / ou qui se sentent déjà épuisé par l’idée d’en ouvrir un. Son coté illustré et « droit au but » le rend très facile et très agréable à lire.

En plus, on peut le lire sur une soirée, donc c’est vraiment rapide !